Apprentis, les collectivités ont besoin de vous

Séverine Cattiaux
DOSSIER : Comment choisir votre futur métier dans la fonction publique ?

Que ce soit pour former la perle rare ou des professionnels sur des secteurs en tension, les collectivités font de plus en plus appel aux apprentis. Ces derniers n'ont pourtant pas toujours le réflexe d'aller vers elles...

L'apprentissage dans la fonction publique

Dans la fonction publique territoriale, 14 000 apprentis sont actuellement embauchés dans les collectivités. La moitié a signé son contrat dans l’année. Pour Hélène Rolland-Heurtebize, directrice de projet, en charge de la préfiguration de la nouvelle compétence apprentissage au Centre National de la Fonction Publique Territoriale, il ne fait aucun doute que les collectivités vont accueillir davantage de jeunes en apprentissage dans les prochains mois.

Car l'apprentissage est un bon test pour évaluer le savoir faire et le savoir être d’un futur collaborateur. "C’est un peu une période d'essai, si cela se passe bien, l’apprenti a des chances, d'être gardé par la collectivité", explique Hélène Rolland-Heurtebize. L'apprentissage est une véritable voie d'avenir dans les collectivités, renchérit elle. Depuis le 2 janvier 2020, le Centre National de la Fonction Publique Territoriale est l'organisme qui accompagne les collectivités et finance pour moitié les frais pédagogiques des apprentis recrutés par les collectivités territoriales. A ce titre, le CNFPT entend bien promouvoir l’apprentissage dans les collectivités.

Du CAP au bac+ 5 et plus

Sur les métiers en tension, où il manque de personnel, l'apprentissage représente "un gisement important d’emplois dans les collectivités", estime la directrice de projet. Nombre de communes ont ainsi développé une véritable démarche d'insertion des jeunes via l’apprentissage pour renouveler et conforter leur masse salariale notamment sur les politiques publiques traditionnelles. Elles vont classiquement faire appel à des apprentis en CAP espace vert, CAP Accompagnant éducatif petite enfance (CAEPE), CAP restauration, entre autres.

Les employeurs publics de plus grande taille, tels que les intercommunalités, les Départements, ou les Régions, vont eux recruter davantage d’apprentis de niveau Bac à Bac+5 sur des métiers relatifs au secteur de l’informatique, ou dans les filières plus innovantes, à l’image de la gestion des risques, des politiques de développement d'un territoire, ou encore sur des métiers spécifiques tels que géomètre, topographe, diététicien. "Elles vont chercher chez les apprentis des profils qu'elles ne trouvent pas  forcément chez les fonctionnaires territoriaux", constate Hélène Rolland-Heurtebize.

Public ou privé ?

Dix fois plus d’apprentis se tournent vers le secteur privé plutôt que le secteur public. A cela plusieurs explications. D’abord les apprentis ont moins le réflexe d’aller frapper à la porte des employeurs publics. Ils ignorent que les collectivités agissent dans de très nombreux domaines. Alors que de part leurs nombreuses compétences, les collectivités comptent 250 métiers se déployant dans les services de l’entretien, des espaces verts, de la gestion budgétaire, l’éducation, la culture, le sport, l’aménagement, l'accompagnement et l'aide à la personne, le développement durable, etc. Il est vrai que les collectivités proposent moins de postes que le privé.

D’un point de vue financier, les collectivités sont moins avantagées. Pour la même mission, le coût salarial d’un apprenti demeure plus élevé pour l’employeur public. La collectivité débourse 50% des frais de formations, tandis que l’acteur privé n’a rien à payer.

L’accueil est sensiblement différent. L'entreprise observe une approche plus utilitariste de l'apprentissage, alors que la collectivité considère l’apprentissage comme une politique publique avec derrière, l’idée d’intérêt général. « Il va y avoir une bienveillance autour du jeune. Le taux de rupture est très faible dans le public : ça n'a rien à voir" met en exergue Hélène Rolland-Heurtebize.

CDI et titularisation à la clé

De façon empirique, l'apprenti qui a été recruté sur un métier de catégorie C, correspondant aux premiers niveaux de qualification, pourra faire l'objet d'un recrutement direct, si son apprentissage a été concluant. Il sera stagiaire pendant un an avant d'être titularisé au sein de la collectivité. Pour les autres apprentis, nombre d’entre eux pourront être embauchés sous contrat de droit privé, sous réserve que la collectivité ait démonté qu’elle n’a pas réussi à recruter un titulaire, à l’issue d'un appel à candidature externe. L'autre condition est que les élus aient bien voté, en conseil municipal, que ce poste sera pourvu par un(e) contractuel. Après quelques années en CDI, l'ex-apprenti pourra viser la titularisation par voie de concours interne, en bénéficiant de prépa concours. « Il y a un dispositif très aidant autour de cela » commente Hélène Rolland-Heurtebize

Apprentis : anticipez !

En théorie, depuis la réforme de l'apprentissage, il est possible de démarrer un contrat à tout moment. Dans les faits, il est recommandé aux jeunes de démarcher les collectivités dés le printemps. C’est l’époque où ces dernières commencent à préparer leur budget, en vue de signer des contrats en juin-juillet pour un démarrage de la scolarité en septembre. Il faut enfin noter que les offres de contrats d’apprentissage sont plus nombreuses dans certains territoires tels que celui d’Auvergne-Rhône Alpes, des Hauts de France, du Grand Ouest, où les Régions, acteur compétent dans le secteur de l’apprentissage avant 2020, ont particulièrement soutenu l’apprentissage.

Le plan de relance, rendez vous manqué ?

Dans le cadre du plan "un jeune, une solution", les employeurs publics devaient bénéficier d’aides pour l’embauche d’apprentis de juillet 2020 à fin février 2021, voire au-delà. Etant donné la période couverte, ce coup de pouce n’a pas eu l’effet incitatif escompté, étant donné sur les contrats sont majoritairement signés en juin.

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