Infirmier au SAMU : « Mon métier est une passion »

Laure Martin
DOSSIER : Travailler dans la santé et le soin

Gaël de Beaudrap est infirmier au SMUR/SAMU à l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) depuis une vingtaine d’années. Un métier qui s’avère davantage être une passion. Il vient de rédiger un livret d’urgence à l’attention du grand public sur « Les urgences domestiques ».

Infirmier AP-HM Marseille

Votre métier en quelques mots ?

Je suis infirmier urgentiste à l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille. Je travaille au Service d'aide médicale urgente/Structures mobiles d'urgence et de réanimation (SAMU/SMUR).

J’interviens pour la prise en charge des personnes en préhospitalier, c’est-à-dire en amont de l’hospitalisation, en camion et en hélicoptère, toujours en binôme avec un médecin. Nous avons chacun notre rôle propre, mais nous partageons nos réflexions sur la prise en charge à offrir au patient.

Vos missions au quotidien ?

Nos missions sont de deux ordres. Nous effectuons tout d’abord des interventions primaires : nous nous rendons au domicile des personnes ou sur la voie publique pour répondre à une situation de détresse. Par exemple, un accident de la route, un infarctus, une fin de vie ou encore un accouchement. C’est le 15 ou le 18 qui déclenche l’intervention du SMUR de proximité en fonction de la situation.

Puis, nous assurons le transport du patient, d’un hôpital à un autre, pour lui offrir une prise en charge adaptée à sa situation.

J’assure ces missions la nuit, pendant 12h, de 19h à 7h du matin.

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Qu’est-ce que vous aimez dans votre métier ?

Depuis l’enfance, je voulais exercer un métier me permettant de porter secours aux gens. Aujourd’hui, quand je vais travailler, c’est un vrai plaisir. Je le vis plus comme une passion qu’un métier.

Je le vis plus comme une passion qu’un métier.

J’aime aider les autres, pouvoir porter secours rapidement et leur donner tout ce qui est possible de mettre en œuvre en termes de moyens humains et médicaux. Tout se passe en quelques minutes. Seul inconvénient : si on ne fait pas la démarche, on ne sait pas ce qu’il advient des patients que nous avons pris en charge.

J’apprécie également la diversité du métier. Je pars travailler sans savoir ce qui va se passer. Cette faculté d’adaptation donne de l’attrait à mon travail.

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Pourquoi avoir choisi le service public ?

Lorsque j’ai décidé de devenir infirmier, je voulais travailler au SAMU/SMUR. Je devais donc rejoindre l’AP-HM. Par essence, le soin, c’est le service public.

Par essence, le soin, c’est le service public

Je me mets au service des gens, à n’importe quel moment et dans n’importe quelle situation. On nous appelle, on vient et on s’occupe de vous. C’est l’image même du service public.

Quel est votre parcours ?

J’ai suivi des études en Institut de formation en soins infirmiers (IFSI), au cours desquelles j’ai effectué des stages au bataillon des marins-pompiers.  Cela m’a permis de découvrir le secours à la personne.

A l’issue de ma formation, j’ai exercé en réanimation polyvalente dans le secteur privé, avant de rejoindre l’AP-HM au centre des brûlés interrégional Méditerranée en 1998. Je savais que c’était le passage obligé pour le SAMU.

C’est un service très difficile, mais très formateur. Puis j’ai intégré le SAMU, il y a une vingtaine d’années.

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Quelle formation avez-vous suivie ?

Au SAMU/SMUR, on retrouve souvent deux types d’infirmiers : les infirmiers anesthésistes (Iade) et les infirmiers de soins généraux. Généralement, les profils de poste précisent la nécessité d’avoir exercé au minimum deux ans aux urgences ou en réanimation.

Selon moi, ce n’est pas suffisant. Car pour faire face à toutes les activités préhospitalières que nous rencontrons sur le terrain, et qui demandent de l’adaptation, il faut détenir un solide bagage d’expériences et de connaissances.

Tous les diplômes liés à l’urgence sont indispensables pour faire face à la diversité des patients

Tous les diplômes liés à l’urgence sont indispensables pour faire face à la diversité des patients.

Quelles sont les compétences requises ?

Il faut de l’adaptabilité vis-à-vis des patients, des lieux, des conditions de travail, de l’équipe, car sur le terrain, on est amené à travailler avec des professionnels de santé qu’on ne connait pas nécessairement.

Et il faut être à jour de l’évolution des connaissances dans le domaine. C’est indispensable.

Comment voyez-vous évoluer votre carrière au sein de la fonction publique?

Aujourd’hui, au regard du contexte sanitaire, des difficultés, du manque de médecins, je m’inquiète de la qualité de prise en charge. Sur le terrain, nous rencontrons aujourd’hui des difficultés à la maintenir en raison du manque de moyens.

Comment y remédier ? J’aimerais une réévaluation des compétences infirmières. Et c’est de cette manière que j’envisagerais mon évolution de carrière : me former à être très performant et spécifique à mon service.

J’aimerais une réévaluation des compétences infirmières

Un conseil à donner à quelqu’un qui souhaite devenir infirmier au SAMU/SMUR ?

Je dis à tous les étudiants de bien se former et de s’informer afin de développer en permanence de nouvelles compétences et connaissances. On intervient au domicile des patients, sur la route et on peut subir de la violence, de la détresse, être confronté la mort. A l’hôpital, on peut mettre quelques barrières ; au SAMU/SMUR, ce n’est pas possible. Il faut y être préparé.

Découvrez le guide des Urgences domestiques

C’est un livret cartonné à garder précieusement chez soi. Infirmier au SMUR/SAMU à l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM), Gaël de Beaudrap vient de rédiger un précieux guide « Les urgences domestiques ».

Il y explique de manière claire et concise les conduites d’urgence à tenir en cas d’urgences vitales, médicales ou traumatiques, de la brûlure à la noyade en passant par la chute ou l’arrêt cardiaque.

 

Infirmier au SMUR/SAMU

Fonction publique : hospitalière.

Filière : soins, médicotechnique, rééducation.

Catégorie : A.

Corps des infirmiers.

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