Alors que nous apprenions que le Conseil d’Etat rejetait toutes les requêtes de syndicats de soignants, dont, parmi elle, la demande de distribution de masques et de moyens massifs de dépistage, Edouard Philippe et Olivier Véran prenaient la parole à ce propos.
Les soignants sont en première ligne
“La crise sanitaire est mondiale, le moitié de l’humanité est confinée, explique en guise d’introduction Edouard Philippe, Nous devons fournir un effort dans la durée. Le combat ne fait que commencer. Les soignants sont en première ligne, admirables, engagés, la nation leur est redevable. En deuxième ligne policiers, pompiers, enseignants, agriculteurs, routiers, éboueurs (...) surveillants de prison. Ils nous permettent d’espérer."
Pédagogie au premier plan
Le premier ministre a laissé la parole à des spécialistes dont le Pr Karine Lacombe, cheffe des maladies infectieuses à Saint-Antoine, qui rappelle que 80% des cas sont mineurs ajoutant “il y a beaucoup de choses que l’on ne sait pas”.
Il y a eu explication sur la distanciation sociale afin d’expliquer le pourquoi (une personne en infecte 3, avec le confinement, une personne en infecte une).
Les nouvelles sources d’information via les collectivités
Le pr Salomon directeur général de la santé s’est exprimé aussi dans un souci de pédagogie sur les nouvelles sources d’informations : “le dispositif national est basé sur des sources, le nombre de cas de tests positifs, le suivi de 600 hôpitaux”. A cela va s’ajouter les informations venant des médecins de ville et du samu. 44 000 personnes ont consulté la semaine dernière par exemple.
Ce week-end, ce dispositif va être mis en place dans les Ehpad, recueillir également les données de l’état civil des mairies et qui servent à l’Insee à suivre les statistiques. Sur le site gouvernement.fr, ces données sont publiques.
Augmenter le nombre de lits de réanimation
Edouard Philippe évoque les capacités d’accueil en réanimation : 5000 lits en France. “Si l’épidémie se développe, les formes sévères vont augmenter, il faudra renforcer nos hôpitaux (...) multiplier le déplacement de malades là où les lits sont encore disponibles. Nous avons un objectif de 14 à 14 500 lits ; c’est un enjeu humain et matériel : il faut des respirateurs en nombre suffisant”.
Air liquide va se mettre à produire des respirateurs : 1000 au total, la commande est passée.
La réserve sanitaire s’enrichit chaque jour de 1000 personnes
Le problème se situera peut-être au niveau du nombre de médicaments nécessaires en réanimation : la demande en produits de réanimation a bondi de 2000%.
Besoin de ressources humaines également : “brancardiers, infirmières, médecins...la réserve sanitaire s’enrichit chaque jour de 1000 personnes. La plateforme renfort-covid.fr a été mise en place pour que les soignants se mettent au service de l’hôpital.
Dans les Ehpad, un choix difficile
7000 établissements en France, 700 000 pensionnaires fragiles : “nous avons activé le plan bleu avec l’interdiction des visites". Le premier ministre s’est engagé à fournir 500 000 masques par jour et cette décision difficile : “Je demande aux Ehpad une isolation individuelle en chambre et que les personnels sortent le moins possible des établissements pour ne pas ventiler le virus. Je demande aussi des équipes mobiles en renfort des Ehpad.”
La protection des soignants
Il est question des masques bien sûr. La France est dotée de 117 millions de masques chirurgicaux et aucun stocks de masques FFP2. “Nous allons donc privilégier les soignants et les personnels les plus fragiles. 36 millions de masques seront distribués cette semaine dans les Ehpad”.
“Nous avons augmenté la production de masques, nous pouvons faire 8 millions de masques par semaine mais nous en consommons 40 millions”
Nous avons passé commande partout dit le premier ministre. (NDLR : 8 millions de masques et 100 tonnes de matériel sont arrivés de Chine lundi) Un milliard de masques sera commandé au total. Certaines industries comme 24 usines textile et papiers vont réorienter leur production vers les masques pour les personnels non soignants : 500 000 masques par jour dont certains seront lavables 5 à 6 fois.