Urbanisme : des recrutements à prévoir

Laure Martin
DOSSIER : Travailler dans le bâtiment et les travaux publics

L’urbanisme englobe à la fois les dimensions de planification territoriale et d’aménagement. D’une approche en silo, le secteur a évolué vers davantage de transversalité impactant directement les métiers. 

 

Architectes, urbanistes, designers

L’aménagement désigne l’ensemble des actes des collectivités locales ou des établissements publics de coopération intercommunale qui visent, dans le cadre de leurs compétences, d’une part, à conduire ou à autoriser des actions ou des opérations et, d’autre part, à assurer l’harmonisation de ces actions ou de ces opérations. En aménagement, le temps est essentiel.

Le projet de territoire doit s’inscrire dans une perspective temporelle allant au-delà du court terme et bien souvent au-delà d’un mandat électoral local. Sa traduction opérationnelle, quant à elle, peut s’inscrire dans des délais plus courts qui ne le seront, cependant, jamais assez pour les élus et les usagers. La difficulté est de concilier ces deux appréhensions de la notion de temps.

Les opérations d’aménagement concourent au maintien, à l’extension ou à l’accueil des activités économiques, au développement des loisirs et du tourisme, à la réalisation des équipements collectifs, au renouvellement urbain, à la mise en valeur du patrimoine bâti ou non bâti et des espaces naturels, à la desserte en transports.

Les professionnels du secteur

Les professionnels de l’urbanisme et de l’aménagement représentaient fin 2012, un effectif de 9 700 agents soit 0,5 % des effectifs de la fonction publique territoriale. Cinq métiers composent cette famille professionnelle :

-          directeur de l’urbanisme et de l’aménagement durable : 2 200 agents

-          chef de projet foncier, urbanisme et aménagement : 2 500 agents

-          responsable des affaires immobilières et foncières : 1 100 agents

-          instructeur des autorisations d’urbanisme : 3 100 agents

-          chef des systèmes d’information géographiques : 800 agents

En comptabilisant les personnes occupant des métiers d’autres familles professionnelles (administrative notamment), 22 300 agents sont affectés dans des services urbanisme et aménagement.

Les changements

Pendant longtemps, les politiques publiques locales d’aménagement du territoire étaient traitées par thématique, dans une logique de silo et sans coordination entre elles. Aujourd’hui, il est constaté davantage de transversalité dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques impulsée par des documents de planification qui exigent une vision intégrée du territoire et par l’évaluation des politiques publiques précédemment mises en œuvre.

Un nécessaire besoin de transversalité est constaté pour les agents tant sur les volets de la planification que de l’instruction des documents d’urbanisme et de l’urbanisme opérationnel. La logique de projet impulsée par les récents changements législatifs explique cette évolution pour des métiers jusqu’alors hiérarchisés. Les profils plus polyvalents de chargés de mission ou de projets s’affirment pour répondre à un objectif de transversalité et/ou à des choix budgétaires. L’externalisation des prestations juridiques, d’études et de diagnostics thématiques se développe.

Nombreuses sont également les communes, intercommunalités ou syndicats mixtes, à souhaiter des profils plus généralistes qu’experts. La tendance est bien à l’externalisation des compétences plus qu’à l’internalisation de l’expertise faute de moyens financiers. L’externalisation implique le recours aux marchés publics avec la nécessité d’en maîtriser l’ingénierie administrative. Le numérique touche profondément le champ professionnel de l’urbanisme et de l’aménagement. Tous les métiers sont concernés, à des échelles diverses et des niveaux variables. Cependant, à court terme, la plus nette évolution concernera le métier d’instructeur-gestionnaire des autorisations d’urbanisme avec la dématérialisation des procédures.

Les difficultés de recrutement

Certaines collectivités éprouvent des difficultés à recruter en raison :

- d’un possible manque d’attractivité de leur territoire,

- des disparités de rémunération d’une collectivité à l’autre,

- du vivier présent ou pas selon les bassins de formation, de personnes disposant d’une formation initiale sur le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement,

- de l’émergence de nouveaux profils tels que chargé de mission ou chef de projet, d’instructeur gestionnaire des autorisations d’urbanisme, pour lesquels il n’existe pas ou peu de formations diplômantes,

- d’un épuisement du marché de l’emploi (c’est notamment le cas pour les instructeurs-gestionnaires des autorisations d’urbanisme),

- d’une raréfaction des postes mis en recrutement.

S’ajoutent à ces difficultés de recrutement des problématiques d’accès à la formation continue pour les agents de certaines petites collectivités. Ces difficultés proviennent du nombre restreint de jours alloués à la formation, mais aussi d’une charge de travail des agents qui leur permet difficilement de se rendre en formation. Contradictoirement, ce sont ces mêmes collectivités qui disposent d’un moindre capital de connaissances et de compétences au regard des profils de leurs agents. Par ailleurs, dans bien des collectivités et pour des raisons budgétaires, le non-remplacement des agents partant en retraite entrainent une réorganisation des missions et un alourdissement des charges de travail.

Les évolutions des métiers

Des évolutions sont par ailleurs à prévoir dans les postes.

Le directeur de l'urbanisme et de l'aménagement durable participe à la définition de la politique de développement urbain et d’aménagement de la collectivité et pilote l’ensemble des moyens nécessaires à sa mise en œuvre. Il coordonne des projets dans le cadre de la maîtrise d’ouvrage en garantissant leur cohérence par rapport aux principes de développement urbain durable du territoire.

Parmi les évolutions : intégration de la logique de lutte contre l’étalement urbain et de la préservation des terres agricoles, développement de l’ingénierie et de l’expertise relative à l’analyse des opérations privées, l’élaboration des projets complexes et partenariaux, prise en compte de l’environnement économique, des contraintes budgétaires et financières et de la nécessaire rationalisation des coûts, développement d’un urbanisme favorable à la santé, développement de l’urbanisme numérique.

Le chef de projet foncier, urbanisme et aménagement conduit les projets en matière de planification urbaine et d’aménagement urbain. Il aide la collectivité maîtresse d’ouvrage à choisir le mode de réalisation. Il organise et coordonne l’action des différents partenaires, et veille à la cohérence des projets avec la politique urbaine de la collectivité. Dans l’évolution du métier est prévu un transfert de compétence en matière d’élaboration des documents d’urbanisme prévu par la loi ALUR, la prise en compte de l’environnement économique, des contraintes budgétaires et financières et de la nécessaire rationalisation des coûts, le développement d’un urbanisme favorable à la santé, le développement de l’ingénierie et de l’expertise relative à l’analyse des opérations privées, l’élaboration des projets complexes et partenariaux.

Le responsable des affaires immobilières et foncières fournit aux élus les éléments de définition d’une politique en matière immobilière et foncière. Il met en œuvre cette politique en utilisant les outils juridiques et financiers disponibles et apporte une expertise foncière et immobilière dans le cadre de l’élaboration des projets d’aménagement. Dans l’évolution du métier, sont prévus la prise en compte de l’environnement économique, des contraintes budgétaires et financières et la nécessaire rationalisation des coûts et une évolution du seuil de consultation des services de la Direction immobilière de l’État pour les évaluations préalables aux cessions.

L’instructeur des autorisations d’urbanisme instruit les demandes d’autorisation en matière d’urbanisme au regard des règles d’occupation des sols au sens du code de l’urbanisme. Il peut procéder à la vérification et au contrôle de la conformité des constructions et des aménagements avec les autorisations délivrées par la collectivité.  Une forte évolution du champ professionnel en lien avec un nouveau contexte institutionnel et socio-économique est à prévoir notamment la dématérialisation des procédures administratives de dépôt et d’instruction des dossiers.

Enfin, le chef des systèmes d’information géographiques structure et modélise les informations géographiques de la collectivité, pilote la mise en place d’un système d’information intégrant l’acquisition des données, l’administration, le traitement, l’analyse et la diffusion, et il en contrôle la qualité. Son métier est voué à évoluer en lien au déploiement des Soldes intermédiaires de gestion (SIG) et aux nouveaux modes d’acquisition des données. Des évolutions sont à prévoir avec l’ouverture des données publiques (open data) et nouveaux modes d’acquisition des données, ainsi qu’avec le développement de la géomatique comme outil d’aide à la décision et à la connaissance du territoire.

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