Quand les jeunes fonctionnaires inventent la fonction publique de demain

Quels sont les objectifs de FP 21 ?

L’association Fonction publique du 21^e siècle, FP21, a été créée en 2017 par Annick Girardin, alors ministre de la fonction publique.

Elle rassemble 350 agents en France et réunit des jeunes agents – moins de 35 ans - des trois fonctions publiques de la France entière.

Elle est ouverte à tous, même si le comité exécutif est composé de cadres A et A+.

Notre objectif est de faire connaître les métiers de la fonction publique, de les valoriser et de porter la voix des jeunes agents sur les réformes, l’innovation, et le management que nous voulons demain dans nos organisations.

Vous lancez un programme de mentorat pour accompagner les nouveaux agents dans la fonction publique ?

Chaque fonction publique a ses spécificités, mais les nouvelles recrues ont des questionnements communs.

Quelle est la qualité du management, comment se passent les rapports intergénérationnels, comment construire son projet professionnel ?

Le jeune agent se pose des questions sur sa place dans l’organisation, ses moyens de communication avec ses supérieurs et ses collaborateurs.

Il se demande s’il peut se montrer disruptif, remettre en cause les fonctionnements existants, ou si cela pénalisera sa carrière…

Nous voulons proposer des personnes référentes en dehors des syndicats professionnels ou des associations de corps. Il existe des programmes de mentorat pour aider à passer les concours ou favoriser la diversité.

Mais la fonction publique n’accompagne pas les managers durant les cinq premières années de leur prise de poste. Nous souhaitons y remédier.

>> A lire aussi : Reconversion professionnelle : pourquoi choisir la fonction publique territoriale ?

Où en est ce programme de mentorat ?

Nous avons lancé un appel à candidatures en 2021 et avons eu beaucoup de retours. Nous avons déjà une cinquantaine de mentors et une vingtaine de personnes qui veulent bénéficier du programme.

Nous les rapprochons sur la base d’un long questionnaire, et d’une première rencontre.

Mentors et mentorés ne seront pas forcément issus de la même fonction publique. Les croisements peuvent être inspirants, favoriser les mobilités entre les fonctions publiques.

Cette action doit favoriser l’envie de rester dans le secteur public.

>> A lire aussi : Fonction publique : les tendances de l'emploi d'ici 2030

Comment les collectivités peuvent-elles renforcer leur attractivité ?

La qualité de vie au travail, une bonne intégration des nouveaux entrants sont importantes dans un contexte où la fonction publique n’est plus très attractive et où les cadres, A, A+, n’ont plus peur de partir !

Une piste est d’améliorer le lien entre DRH et manager, car le DRH a un rôle à jouer dans la création d’un dispositif d’intégration des nouveaux entrants.

Il est possible par exemple d’associer les élus à l’intégration d’un nouveau cadre dans une collectivité.

Il faut montrer aussi à la recrue qu’elle pourra prendre des initiatives. Et pour cela, que la structure est prête à laisser une marge de décision, et donc d’erreur, au jeune agent.

Les enjeux portent non seulement sur l’attractivité, mais aussi sur la fidélisation des agents au sein de la fonction publique.

>> A lire aussi : Moins de 35 ans ? Ces emplois publics sont faits pour vous